L’univers entier peut être divisé en 2 catégories principales : Prakriti et Purusha.
Prakriti est matière + énergie. Prakriti est limitée par le temps, l’espace et la forme. Prakriti fonctionne sur la cause et l’effet, ce que les gens appellent communément Karma. Le karma est le principe de cause à effet. Partout où il y a une cause, il y aura un effet.
Purusha est le principe sous-jacent qui est différenciable de Prakriti. Il y a quelque chose qui est au-delà du temps et de l’espace dans cet univers auquel nous, en tant qu’êtres incarnés, pouvons accéder et en faire l’expérience. Ce n’est pas une entité physique : elle est sans forme. Ce n’est donc pas une “chose”. Elle n’a pas de genre. Puisqu’elle est hors de l’espace et du temps, ce n’est même pas un “ça”. Elle est vécue comme une immobilité dynamique. Elle bouge tout, mais ne semble pas bouger. Du point de vue du Yoga, le pouvoir de la Prakriti, c’est-à-dire l’esprit, l’intellect, le corps et la conscience elle-même reçoivent leur lumière de ce principe. Pour donner une explication simple, Purusha est à l’univers ce que l’électricité est à une ampoule.
La science étudie la Prakriti objectivement, sans étude de soi, sans introspection. Cette tâche est laissée aux philosophes. Le yoga refuse cette approche. Selon le Yoga, le monde matériel ne peut être séparé de celui qui l’observe. De plus, sans connaissance de soi, toutes les observations seront conditionnées et colorées par son passé. Ainsi le yoga cherche à déconditionner et à libérer l’observateur de son passé qui colore la perception. Cela se fait par des efforts de transformation, par l’introspection et surtout la sagesse. Le yoga étudie à la fois le sujet (l’observateur) et l’objet (l’observé) tout en nous invitant à expérimenter et à explorer pratiquement pour comprendre que la pensée (citta vrtti) crée une séparation entre le sujet et l’objet. Ainsi, lorsque citta-vrtti nirodha se produit, la scission sujet-objet se dissout, ce qui est la définition du yoga donnée par Patanjali. Cet événement s’appelle Samadhi.
Puisque Prakriti est dans le domaine de l’espace et du temps, elle est impermanente et modifiable. Nous pouvons regarder à l’intérieur pour comprendre cela. Tout ce qui est impermanent en nous relève de Prakriti. Corps, vitalité, physiologie, processus biochimiques, mouvements neurologiques, sentiments, émotions, pensées, états d’esprit comme la tristesse et le bonheur. Tous ces éléments sont impermanents et modifiables. Le yoga reconnaît cet aspect de Prakriti comme une opportunité. Il s’agit d’abord d’apporter une certaine harmonie au sein de cette dimension encore à la portée de la volonté en action. C’est là que l’autodiscipline (asana, pranayama, ahara, nidra) et la recherche (vitarka), l’exploration et le questionnement (vicara) jouent un rôle important.