« Nos attitudes informent nos actions ; la façon dont nous pensons affecte ce que nous faisons. Un point de vue dominant dans la culture occidentale est que la nature est une « chose », un objet ayant une valeur utilitaire à acheter et à vendre. Avec cette orientation consumériste, nous pouvons considérer le champ vide, le lac ou le sommet de la montagne comme une propriété, un entrepôt de ressources ou un paysage difficile à conquérir ou à contrôler.
Un autre point de vue offre une alternative radicale : la nature a une valeur intrinsèque en soi. Nous pouvons expérimenter le monde qui nous entoure comme un être vivant organique. Il n’est pas objet mais sujet. Il a de l’intériorité, de la subjectivité. Il a quelque chose à nous apprendre et nous inspire le respect. Lorsque nous avons cette attitude, le monde naturel peut évoquer la crainte et l’étonnement, stimulant la connexion aux forces sacrées et intégratives de la vie.
Les mêmes valeurs d’attitude prévalent sur le corps. Un point de vue prédominant, perpétué par nos habitudes éducatives et médicales, est que le corps est un objet, une machine à réparer lorsqu’il tombe en panne. Une chose qui nous appartient et dont on serait libre d’en faire ce qui nous plaît. C’est une ressource pour nous amener d’ici à là, une marchandise pour nous aider à obtenir ce que nous voulons, une réserve de ressources, un défi à contrôler, à conquérir ou à surmonter.
L’alternative radicale dans l’attitude corporelle serait que le corps a une valeur intrinsèque en soi. Il a de l’intériorité, de la subjectivité. Il a beaucoup à nous apprendre si nous apprenons à l’écouter. Nous pouvons considérer que nous faisons partie d’un vaste système interconnecté, plutôt que séparé du monde qui nous entoure. Nous sommes aussi la nature.
Extraits du livre Body & Earth: An Experiential Guide (Corps et Terre : Un guide expérientiel) par Andrea Olsen