Les mots cachent souvent en eux un secret. Lorsque nous recherchons ces secrets, les mots commencent à nous parler à un niveau de compréhension plus profond. Le mot “souffrir” signifie “supporter” ou “tenir” – d’en bas. La souffrance, c’est faire de quelque chose un fardeau. La souffrance, c’est vouloir qu’un fait soit différent au lieu de prêter attention à « ce qui est ». Souffrir, c’est résister, retenir son souffle, s’endurcir, avoir peur et s’inquiéter, mais dès que l’on fait attention, la souffrance s’arrête et les énergies se mettent à couler.
La plupart des gens sont très attachés à leur souffrance. Nous n’enlevons pas le droit de souffrir en discutant de la nature de la souffrance.
L’une des principales raisons pour lesquelles nous souffrons est parce que nous oublions qu’à la racine de toute souffrance se trouve le choix d’y mettre fin. Mais ce n’est pas si simple, n’est-ce pas ? Afin d’être vraiment conscient de ce choix, nous devons d’abord découvrir la différence entre la douleur et la souffrance. La douleur existe pour chaque être sensible, mais la souffrance est un choix. Ne pas souffrir n’est pas nier la douleur, mais c’est simplement nier la souffrance et créer plus de souffrance pour les autres. C’est la compréhension que « j’ai le choix. Je suis libre de respirer. Maintenant, que vais-je faire à ce sujet ? Vais-je continuer à m’accrocher à « ma » souffrance ? »
Guruji Iyengar a déclaré : “Le yoga nous apprend à guérir ce qui n’a pas besoin d’être enduré et à endurer ce qui ne peut pas être guéri.”
Pour créer un sentiment de consensus dans notre discussion, il est important de préciser que nous parlons de souffrance psychologique causée par la douleur (quel que soit le niveau d’être de la douleur, qu’il s’agisse de douleur physique, mentale ou psychologique).
La souffrance commence lorsqu’il y a un sentiment de déconnexion et de fragmentation. Un vide se fait sentir. Pour une raison quelconque, ce sentiment nous met très mal à l’aise, et au lieu de le regarder, nous détournons le regard ou nous nous distrayons. Le lien entre l’Humain et l’Etre est perdu. Nous oublions donc que nous sommes des Êtres Humains. Nous avons le côté humain, mais nous avons aussi l’Être en nous, la conscience. Ce vide a besoin d’attention. Il a besoin que nous le regardions tel qu’il est, sans vouloir le changer. Cette attention est l’amour. Nous ne parlons pas d’amour personnel ou d’amour d’une personnalité. Tout ceci est différent de cela. L’amour que l’on rencontre en prenant soin de quelque chose sans vouloir le changer est d’une qualité très différente. Dans une telle attention, il y a la transformation de ce qui regarde et de ce qui est observé. Alors pouvons-nous regarder plus attentivement?
Quand on comprend qu’au cœur de toute douleur se trouve un enseignement, il nous oblige à faire attention à ce qui se passe. Le subtil altère toujours l’ensemble/le grossier. C’est la voie de la Nature. Alors peut-on faire attention au subtil ? Pouvons-nous creuser un peu plus ? Pouvons-nous maintenir une question un peu plus longtemps, sans chercher une conclusion, une réponse, car cela piétine inévitablement la question ? Pouvons-nous respirer un peu plus lentement ? Penser un peu plus lentement ? Pouvons-nous nous libérer de la volonté de trouver une solution au problème humain ? Pouvons-nous observer sans que le cerveau frontal devienne dur et sur-analyse ? Si nous le pouvons, alors la douleur devient une source d’enseignement et non une cause de souffrance. La naissance de l’attention et de la connaissance du subtil, c’est la mort de la souffrance. Ils ne peuvent pas coexister.
Alors pourquoi souffrez-vous ? Vous êtes-vous déjà posé cette question ? Posez-vous la question maintenant.